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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 15:25

Nous voici entre les fêtes de la Pentecôte et celle des Saints Pierre et Paul. Et dans cet intervalle prennent place les fêtes de la Sainte Trinité, de la Fête-Dieu et du Sacré-Cœur. Un vrai temps de joie! Mais il s’agit de le vivre du mieux possible, comme invités nous-mêmes à cette fête, prélude du festin éternel des noces de l’Agneau, non comme de pauvres spectateurs qui se contentent des miettes.

L’Église, étymologiquement «assemblée convoquée», naît de l’appel de Dieu à entrer en communion avec Lui qui est Un et Trine. Cet appel se déploie dans le temps. «Annoncée en figure dès l’origine du monde, merveilleusement préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’ancienne Alliance, établie enfin dans ces temps qui sont les derniers, [l’Église] s’est manifestée grâce à l’effusion de l’Esprit-Saint et, au terme des siècles, se consommera dans la gloire »  (Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium 2). Dans cette histoire, l’événement de la Pentecôte revêt une importance particulière. C’est l’achèvement de la mission du Christ, le couronnement, le but de son Incarnation et de son sacrifice rédempteur: communiquer son Esprit qui est aussi l’Esprit du Père, et faire ainsi que l’Église vive du même Esprit, principe de vie et d’unité de tout le Corps mystique, du Christ total, Tête et membres. Aussi dit-on à juste titre que le Saint-Esprit est «l’âme de l’Église».

La notion de communion est essentielle au mystère de l’Église: union intime à la Tête qu’est le Christ et aux membres qui sont les siens. Prenons la définition traditionnelle de l’Église par Saint Robert Bellarmin, longtemps retenue par tous les catéchismes – notamment celui de Saint Pie X: «L’Église est la communauté de tous les fidèles unis par la profession de la même foi et la participation aux mêmes sacrements, sous l’autorité des pasteurs légitimes et spécialement sous celle du Pontife romain, vicaire de Jésus-Christ sur la terre ». Cette définition est juste et nous devons la tenir, tout en sachant qu’elle n’épuise pas le mystère qu’elle définit. Elle répondait directement aux attaques de Luther qui refusait la dimension visible de l’Église, ses institutions, sa hiérarchie… Une communauté qui ne se définirait que comme la communauté de fidèles unis par la profession de la même foi et la participation aux mêmes sacrements, en évacuant la soumission aux pasteurs légitimes, spécialement au Pontife Romain ne pourrait se réclamer de l’Église. Si bien que l’on peut dire que la définition la plus concise d’un catholique est: «quelqu’un qui est soumis au Pape». Dans cette définition sont implicitement comprises l’unité de foi, l’unité de culte et l’unité de gouvernement – ces deux dernières étant parfois regroupées sous le même titre d’unité de gouvernement.

Il ne faut pas oublier le lien objectif, voulu par Dieu dans sa Sagesse et sa Bonté, entre cette communion visible et la communion invisible. Chez tous les Pères, à l’unité invisible du Chef invisible (Jésus-Christ) et de l’âme invisible (le Saint-Esprit) correspond l’unité visible du chef visible (le successeur de Saint Pierre) et de l’obéissance visible à la hiérarchie. Relisez le Catéchisme du Concile de Trente (Cat. Rom. I° partie Du symbole des Apôtres, ch. 10 Du 9° article du Symbole, §4 caractères propres de l’Église, unité).

On devine combien est dangereux et absurde d’opposer l’Église hiérarchique et l’Église «spirituelle», l’unité de foi et l’unité de gouvernement, l’effusion de l’Esprit et la charge de Pierre.

Après une longue et riche maturation de la réflexion des théologiens au XIXe et XXe siècle sur le mystère de l’Église, le Concile Vatican II a apporté sa contribution en mettant en lumière la notion d’Église-communion. Ce n’est pas une nouveauté, mais, disons, un coup de projecteur sur une réalité déjà présente et vécue par l’Église depuis les origines. Un livre du Cardinal RATZINGER – que j’ai l’honneur de posséder dédicacé par l’auteur! – et intitulé Église, Œcuménisme et Politique (Fayard 1987, 364 p.) s’ouvre sur un chapitre capital concernant l’ecclésiologie du concile Vatican II. Je ne peux malheureusement tout citer ici, mais je vous en livre quelques bribes :

« Revenons-en au développement pré-conciliaire. La première phase de redécouverte intérieure de l’Église s’était centrée, nous l’avons dit, autour de la notion de Corps mystique du Christ, développée à partir de saint Paul et qui porte au premier plan les idées de présence du Christ et de dynamique propre du vivant. Des recherches ultérieures ont conduit à de nouvelles découvertes. Par-dessus tout, Henri de Lubac a montré, dans une œuvre grandiose et riche d’une ample érudi­tion, que le terme de Corps mystique signifie origi­nellement la très sainte Eucharistie, et que, chez saint Paul comme chez les Pères de l’Église, la conception de l’Église comme Corps du Christ a été indissoluble­ment liée à l’idée d’Eucharistie dans laquelle le Seigneur est corporellement présent et nous donne son Corps en nourriture. Ainsi apparaît une ecclésiologie eucha­ristique, appelée encore avec raison ecclésiologie de «communion». Cette ecclésiologie de la «communion» est devenue le cœur de la doctrine de l’Église du Concile Vatican Il, l’élément nouveau et en même temps pleinement originel que le Concile a voulu nous donner » (op. cit. p.17).

Suit un développement sur le rapport entre l’Église et l’Eucharistie qui montre l’Eucharistie comme principe causal de l’Église et en souligne les exigences. « Si nous revenons maintenant au texte du Concile, certaines subtilités vont nous apparaître. Le Concile, en effet, ne dit pas simplement que l’Église est présente entièrement dans toute communauté qui célèbre l’Eu­charistie, mais affirme au contraire que l’Église est vraiment présente en tous les légitimes groupements locaux de fidèles qui, unis à leurs pasteurs, reçoivent le nom d’Églises. Deux éléments sont importants dans cette phrase : la communauté doit être «légitime» pour être Église, et elle est «légitime» si elle est « unie à son pasteur». Qu’est-ce que cela veut dire? Cela signifie en premier lieu que personne ne peut se constituer par soi-même en Église. Un groupe ne peut pas simplement se réunir, lire le Nouveau Testament et dire: Nous autres, à présent, nous sommes Église, puisque le Seigneur est présent là où deux ou trois se réunissent en Son Nom» (id. p. 20).

Le Magistère est revenu à plusieurs reprises sur le sujet, spécialement dans la Lettre aux Evêques de l’Église Catholique sur certains aspects de l’Église comprise comme Communion du 28 mai 1992, de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans le Catéchisme de l’Église Catholique n° 772-773 et 813 à 822, dans l’encyclique de Jean-Paul II Ecclesia de Eucharistia du Jeudi-Saint 2003 aux n° 34 à 46, dans l’abrégé du CEC n° 145 à 162, et plus récemment dans l’exhortation apostolique de Benoît XVI Sacramentum Caritatis aux n° 14 et 15. J’espère que vous n’avez pas moins d’empressement à lire ces textes qui éclairent notre foi et nourrissent notre vie spirituelle que vous n’en avez à parcourir le journal ou les blogs et sites d’information (certains très bien faits) sur internet.

Terminons cet éditorial un peu austère en rendant grâces à Dieu pour le don de l’Esprit, de l’Eucharistie et de l’Église; pour le don de l’Esprit fait à son Église, pour le don de l’Eucharistie confiée à son Église, pour le don de l’Église qui nous communique l’un et l’autre et nous fait entrer dans la communion des trois Personnes divines. Si nous voulons plaire à Dieu en toutes choses, ne séparons pas ce que Dieu a uni!

Abbé H. de MONTJOYE

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