Marie, mystère d’alliance et d’espérance.
En novembre, le mystère de la communion des saints fixait notre regard vers le Ciel : « Le Ciel sera si beau »! L’Avent introduit dans le mystère de l’Alliance de Dieu, en nous faisant méditer non plus la fin dernière de tous les saints, l’avènement eschatologique, mais plutôt l’avènement à la fois historique et liturgique du Fils de la Promesse. La fête du 8 décembre (nous renouvelons notre consécration par l’Immaculée, tandis que s’ouvre l’année jubilaire des 150 ans des apparitions de Lourdes) montre Marie dans le mystère de l’alliance et de l’espérance. Jean-Paul II écrivait dans l’encyclique Redemptoris mater : « La réalité de l’Incarnation trouve son prolongement dans le mystère de l’Eglise-corps du Christ ; et l’on ne peut penser à la réalité même de l’Incarnation sans évoquer Marie, mère du Verbe incarné […] Un double lien unit la Mère de Dieu avec le Christ et avec l’Eglise ». Des prophéties d’Isaïe aux apparitions mariales modernes (celle de l’Ile-Bouchard à quoi fait allusion la neuvaine du 8 décembre 2007), Marie récapitule en elle la Fille de Sion, la Nouvelle Eve, l’Epouse du Cantique des cantiques, la Mère, Vierge de l’Emmanuel, la Femme de l’Apocalypse, la Jérusalem nouvelle…Notre-Dame de toute espérance. Tout homme juste de l’Ancien Testament pouvait dire avec le psalmiste : « De Sion, on dira : tout homme y est né, et c’est le Très-Haut qui la fonda » (Ps 87, 5). L’Evangile dévoile que Sion, la Mère des vivants, c’est Marie. En elle, Mère du Christ et de l’Eglise, nous sommes engendrés à la grâce. Si Dieu a permis que Notre-Dame apparaisse si souvent aux temps modernes, n’est-ce pas pour fortifier l’Eglise ? Si le Magistère vivant de l’Eglise a défini les dogmes de l’Immaculée et de l’Assomption, n’est-ce pas parce que la vraie dévotion mariale nous fait vivre du mystère de l’Alliance au sein de l’Eglise ? Peut-on, sans la dévotion à Marie, comprendre ces affirmations du grand saint Cyprien de Carthage : « On ne peut avoir Dieu pour père quand on n’a pas l’Eglise pour Mère » ou encore « nul ne peut compter sur la grâce de Dieu, son Père, s’il méprise l’Eglise sa mère ». La couverture du bulletin montre le Christ, Verbe de Dieu, dans le sein de Marie, qui purifie du péché originel l’âme de son cousin Jean Baptiste qui est dans le sein d’Elisabeth. Marie et Jean-Baptiste sont les deux grandes figures de l’Avent, de l’Espérance. Marie, l’Immaculée et Jean-Baptiste naît sans péché, sont les premiers spe salvi, sauvés en espérance, pour reprendre le titre de la nouvelle encyclique du Pape. A Notre Seigneur, qui l’invite à renaître d’en-haut, de l’eau et de l’Esprit, Nicodème demande si l’homme étant vieux peut retourner dans le sein de sa mère ? Mais il est vrai que notre « vieil homme » doit se renouveler au cours de l’Avent. Dans le mystère du Christ, Marie n’ouvre-t-elle pas notre cœur au mystère de l’Alliance ? Ne faut-il pas renaître, par la prière et l’espérance, dans le sein de notre Mère, Marie ? Que saint Jean-Baptiste nous guide sur ce chemin de la pauvreté, de l’humilité et de la joie de Noël.
Abbé Tancrède Leroux, recteur