« Qu’entend-on par la foi ? C’est éprouver profondément que nous sommes des créatures de Dieu. C’est une perception pratique du monde visible. C’est comprendre que ce monde-ci ne suffit pas à notre bonheur, c’est regarder au-delà de lui, vers Dieu, réaliser, rendre réelle, actuelle, sa présence, l’attendre, s’efforcer de connaître et de faire sa volonté, chercher notre bien en lui. Ce n’est pas un simple acte fort et passager, un sentiment impétueux du cœur, une impression ou une vision qui l’atteignent brusquement. Au contraire, c’est une habitude, un état d’esprit, durable et consistant. Avoir foi en Dieu, c’est s’abandonner à Dieu, lui remettre humblement ses intérêts ou désirer être admis à les remettre entre ses mains, à lui qui est le donateur souverain de tout bien ».
Newman, sermons paroissiaux, III, p.76.
« Heureux le chrétien qui est instruit et qui entre dans l’esprit de l’Eglise » ; « Je n’ai jamais douté », ajoutait le curé d’Ars. Pour un témoin, le saint curé « avait reçu le don de la foi avec une perfection éminente… son union intime avec Dieu lui avait pour ainsi dire rendu palpables et sensibles ces vérités. Ce que nous percevons de loin vaguement, confusément à travers un nuage et dans une énigme il le voyait d’un regard fixe et direct en lui-même » : « Il y en a qui donnent au Père éternel un cœur dur. Oh comme ils se trompent ! Le Père éternel pour désarmer sa justice a donné à son Fils un cœur excessivement bon : on ne donne pas ce qu’on n’a pas » ; « Comme une colombe blanche qui sort du milieux des eaux et vient secouer ses ailes sur la terre, l’Esprit Saint sort de l’océan infini des perfections divines et vient battre des ailes sur les âmes pures pour distiller en elles la baume de l’Amour ».